« When I Was Young, I Was A Jedi »

Je descendis de l’avion tranquillement, suivant l’un derrière l’autre les différentes personnes qui débarquaient elles aussi au Texas. Remettre à nouveau les pieds chez sois me faisait le plus grand bien. Cela faisait plusieurs années que je n’étais pas revenu dans ma ville natale, pour cause, on m’avait envoyé en Afghanistan aider les miens et protéger ceux qui en avait besoin. Autant dire que ces vacances allaient me faire le plus grand bien. J’attendais mes baguages comme tout le monde, tapotant sur les touches tactiles de mon portable, lisant mes derniers mails quand soudain, on prononça mon nom. Je me retournai et me retrouvai nez à nez avec des soldats, sans doute responsables de la sécurité dans l’aéroport. J’avoue que cela me surpris mais je les saluai à mon tour, profitant ensuite de leur demander ce qu’ils me voulaient. Sans vraiment me l’expliquer, ils me demandèrent de les suivre. Je ne comprenais pas, personne n’avait l’air de comprendre en fait. Tous les regards étaient braqués sur moi, me prenant sans aucun doute pour un terroriste. A mon passage, une dame rapprocha sa fille d’elle comme si mon regard signifiait que j’allais lui faire du mal. Tout compte fait, mon arrivée ne se passait pas comme je l’avais imaginé. Je montai les marches, encerclées par deux soldats derrière moi et un autre à l’avant. Ils me firent entrer dans une pièce close et m’ordonnèrent de m’assoir, sans m’expliquer la moindre chose, sans réponse à mes questions. Ensuite, les soldats s’en allèrent pour laisser, quelques instants plus tard, pénétrer un homme au costard noir. J’en déduisis qu’il devait être le chef de la sécurité. Mais que me voulait-il enfin ?

T. CAMPELL : « Bonjour Monsieur Anderson, je m’appelle Thomas Campell, je suis le chef de la sécurité de cet aéroport et… »
SPENCER : « Qu’est-ce que vous me voulez enfin ? »
T. CAMPELL : « Votre valise s’est malencontreusement ouverte lors du débarquement et nous avons retrouvé une arme dans vos affaires Monsieur. »
SPENCER : « Ah c’est ça ? Je suis militaire, c’est normal que j’ai une arme. J’ai un permis, tout est conforme aux règles. »
T. CAMPELL : « Puis-je le voir ? »
SPENCER: « Bien sûr ! » je me levai afin de prendre mon porte monnaie dans la poche arrière de mon pantalon quand je sentis que celle-ci était vide.
T. CAMPELL : « Un problème Monsieur Anderson ? »
SPENCER: « On m’a volé mon portefeuille ! »
T. CAMPELL : « Tenez ! » me dit-il en me lançant mon portefeuille. « Il était dans votre valise. »

Le prenant, je m’empressai de l’ouvrir histoire de trouver mes papiers. Malheureusement, ce dernier était à moitié vide. Je devais avoir plus de 150$ dans ce dernier et il n’y avait plus un centime. Mes cartes bancaires avaient disparues ainsi que mon permis de porte d’arme. Je regardai une seconde fois dans mes poches mais n’en ressortis que mon passeport.

T. CAMPELL : « On dirait bien que vous n’avez rien. »
SPENCER: « Je me suis fait volé ok !? Mes cartes bancaires, tout, je n’ai plus rien ! »
T. CAMPELL : « Vous savez, on me l’a déjà fait celle-là. »

Je commençai par perdre patience. N’étant pas quelqu’un qui arrive à contenir sa colère facilement, j’essayai malgré tout de me contrôler. Je pris une grande bouffée d’air et réfléchis à un moyen de lui prouver que j’avais parfaitement le droit d’avoir cette arme. Sans quoi, j’étais persuadé qu’il allait me coller au trou. Tout à coup, je pensai à ma plaque. Je la sortis de mon t-shirt et la montrai au chef de la sécurité.

SPENCER: « Regardez ! Je ne mens pas. » Le chef de la sécurité ne me paru pas convaincu cela dit, son expression changea radicalement. Je retirai ma plaque et là lui tendit. « Vous voulez peut-être voir si elle est vraie ? »
T. CAMPELL : « Je reviens, ne bougez pas. »

Je pensai : et pour aller où ? En effet, deux gardes étaient à l’entrée de la pièce dans laquelle je me trouvais depuis plusieurs minutes. Monsieur Campell avait pris ma plaque. Il allait sans doute aller vérifier si ce que je disais n’était pas qu’un pur mensonge. Ça m’agaçait vraiment beaucoup de ne pas être cru, surtout qu’en plus de cela, on m’a piqué mon fric ! Décidemment, le Texas n’était plus ce que j’avais connu auparavant. En effet, je suis né ici, le 15 janvier 1984 pour être plus précis. Ma mère était seule et elle a eu cet immense courage de me garder. Après les neuf mois de grossesse, elle accoucha de moi dans une petite clinique de Houston, ma ville natale. Je ne connais pas mon père et ma mère n’a jamais voulu me dire de qui il s’agissait. A vrai dire, je ne suis qu’une erreur, en effet, lorsque ma mère est tombée enceinte, à l’époque, elle n’était âgée que de 18 ans. Autant dire que son compagnon avait sûrement autre chose à faire plutôt que de s’occuper d’un gosse. Il n’a même jamais versé de pension à ma mère, pour tout dire, il ne m’a pas reconnu. D’un côté, je suis plutôt heureux qu’il ne l’ait pas fait. Jamais je n’aurais voulu avoir un père tel que celui-ci. Autant ne pas en avoir du tout, je crois que ça serait pareil. Ma mère m’a donc élevé seule et il faut dire qu’elle l’a merveilleusement bien fait. Elle a toujours tout sacrifié pour moi et je lui en serai éternellement reconnaissant. Même si au fond de moi, je me sens un peu coupable. Elle travaillait dure, elle n’avait quasiment pas de vie sociale en dehors de moi. J’aurais pu lui rendre la pareille en ayant de bonne note à l’école malheureusement, je n’étais pas un très bon élève. J’ai toujours eu de la peine à me mettre au travail, à réviser. A vrai dire, à cette époque, je préférais largement m’amuser en compagnie de la gente féminine. Malgré tout, j’étais un fils idéal et même si je n’étais pas très doué en cours, ma mère m’a toujours soutenu et a toujours été fier de moi. C’est le principal.

Au moment de choisir mon orientation, j’ai choisi l’armée. En même temps, vu les notes pitoyables que j’avais, le choix n’était pas immense. J’ai toujours su que ma mère n’a pas accepté ce choix. Pour tout vous dire, après avoir appris mon choix, elle m’a puni durant une semaine en espérant que cela allait me faire changer d’avis. J’avais d’autres possibilités certes, mais rien ne m’intéressait vraiment. Elle termina par céder, parce qu’au fond, je n’allais pas changer d’avis. J’ai toujours été borné, autant que ma mère mais entre elle et moi, elle savait très bien qu’elle allait finir par céder avant, ce qu’elle fit. Et puis je suis entré dans l’armée. Ce n’était pas facile, loin de là. De plus, ayant un peu de mal avec l’autorité – sauf celle de ma mère – on a pas été tendre avec moi. J’ai beaucoup voyagé, j’ai combattu, j’ai appris à survivre. J’ai vu mourir un bon nombre de soldats à mes côtés et je me sens parfois responsable de leur mort même si au plus profond de moi, je sais que je n’y suis pour rien. Moi-même j’ai failli y laisser la vie, à plusieurs reprises mais à chaque fois je m’en suis sortit. Et puis, lorsque j’avais 20 ans, je fus forcé de rentrer puisque ma mère était gravement malade. En effet celle-ci était atteinte d’un cancer des poumons. Elle n’avait pourtant jamais fumée, je pense qu’elle n’a jamais du toucher à une cigarette puisqu’elle m’a toujours interdit de le faire. Cela dit, elle perdit la vie à cause de cette putain de maladie. J’eus beaucoup de mal à me remettre car ma mère était tout ce qui me restait. Encore aujourd’hui, je pense à elle, chaque jour. Et puis, plus tard, j’ai du repartir. Encore et encore. La guerre ne prend pas de vacances après tout.

Et là, ça faisait plus d’une année que j’étais partit à la guerre. En Afghanistan pour être d’avantage précis. J’étais heureux de rentrer mais je ne m’attendais pas à un accueil tel que celui—ci. Vêtu d’un jean troué au niveau des genoux, de grosses chaussures, d’une coupe de cheveux quelque peu négligée, d’un t-shirt noir, j’attendais patiemment sur cette chaise. Soudain, Monsieur Campell entra à nouveau dans la sale. Perdu dans mes pensés, lorsque la porte s’ouvris, je sursauté légèrement.

T. CAMPELL : « Je suis vraiment désolé Monsieur Anderson pour ce malentendu. Je viens même d’apprendre que nous avons retrouvé la personne qui vous a volé. C’était en fait un employé. »

Je repris ma plaque, la remis autour du coup et le remerciai pour je m’éclipsai le plus rapidement possible. Je n’avais vraiment pas envie de trainer d’avantage sur les lieux. Mes baguages à la main, je rentrai chez moi. Je revus plusieurs de mes amis, entre autre Lula, ou plutôt Azélie comme elle préfère qu’on l’a nomme aujourd’hui. Cela me fis très plaisir d’ailleurs. Malheureusement, tout ce bonheur ne dura pas très longtemps. A peine quelques semaines après mon arrivée, la ville de Houston fut mise en quarantaine. La cause ? Une espèce de virus qui tue des gens et qui en transforme d’autres en zombis. Autant dire que tout ceci est digne d’un vrai film d’horreur. Moi quoi pensais m’éloigner de la guerre, de la violence tout du moins un certains temps, et bien je me suis trompé. Ici tout est devenu sombre, nous sommes dans un vrai chao. Des murs ont été construits autour de la ville séparant les gens. Des groupes se sont formés. En ce qui me concerne, je fais partit des NOX. Nous ne sommes pas atteints par ce virus – et bien heureusement – nous essayons de survivre tant bien que mal à l’intérieur d’un hôtel. Mais pour combien de temps encore ? Une chose est sûre, ma mission est de protéger Azélie du mieux que je peux, quitte à donner ma vie pour elle. Je lui ai juré que je la protégerais comme j’essai de le faire avec les autres mais la tâche est compliquée. Il semble qu’ils se multiplient très rapidement. Et Houston est désormais seule, la ville a été effacée, plus personne semble savoir que nous existons. Nous vivons un vrai enfer.

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